Poésie participative à Saint-François
Contrairement à ce qui peut se passer ailleurs (comme à Vevey, à la Saint-Martin, où les graffitis n’avaient aucun sens sinon le fait de s’affirmer et de salir délibérément un lieu sacré et historique), j’apprécie lorsqu’il y a un jeu intéressant qui se crée ; une forme de connivence entre un lieu – et un regard décalé, qui le transforme, lui donnant un sens supplémentaire.
Oui, c’est trop théorique ; c’est bien pour cela qu’une image vaut mille mots :
J’aime bien, c’est sans prétention, ça a pour but de faire rire et l’auteur ne se met pas du tout en avant ; il est caché derrière son œuvre (ce n’est peut-être pas si courant que ça). Et, finalement, je trouve qu’il y a décidément une touche poétique qui parvient à relier des éléments qui ne relèvent pas de la même dimension (entre deuxième et troisième, il y a tout de même un monde!).
Mh, une petite hésitation herméneutique : est-ce qu’il s’agit d’un fantôme de Pacman? En tous cas c’est une interprétation que je suis très tenté de faire..
Accessoirement, si je ne me trompe pas, on est ici accolés à un bâtiment historique, qui me laisse supposer que l’utilité (au premier degré) de l’anneau devait bien être d’attacher un cheval, par les rênes (bien sûr!).
Lausanne, ville de graffitis
L’autre jour, en prenant le M2 – qui a décidément un air parisien, surtout en sortant de stations portant des noms composés, tentant de marier à la fois la toponymie locale et une figure censée être marquante, comme l’est Riponne-Maurice-Béjart ; cela évoque tout d’un coup des Richard-Lenoir, Quai Branly, Bel-Air (celui-ci m’a fait marrer, c’est un véritable passe-partout qu’on trouve aussi à Genève ^^ en plus de Lausanne et Paris), Boulogne-Billancourt et ainsi de suite… –
[N.B. : je ne sais plus du tout comment rattraper ma phrase . Petite note interne : penser à perfectionner ma grammaire française et cesser de vouloir imiter Marcel P. qui est de toute façon un modèle très hétérodoxe même si ce préfixe n’est pas très bien adapté à ses choix intimes et personnels – BREF PASSONS]
Donc j’ai croisé ce message qui ne peut qu’interpeller :
La question est : comment interpréter ce message? Bon, sans être exagérément pédant, je trouve que c’est un exercice passionnant puisqu’on est obligé d’imaginer un contexte qui ait provoqué la création de cette accroche…Quelqu’un s’est-il fait piquer son travail/sa femme/autre chose par un Français?
[N.B. : on aura remarqué la force des stéréotypes dans ma réflexion puisque j’extrapole – par la violence langagière employée – en supposant qu’il s’agit d’un homme. Cependant le type d’écriture me semble confirmer cette hypothèse ^^)].
Bref, j’aime toujours ces surprises textuelles qui font sourire (in/volontairement). J’espère qu’il y en aura beaucoup en 2010 à faire partager! 🙂
Mur collaboratif?
L’orthographe c’est comme un lance-flamme.
Il suffit d’ajouter une petite lettre de rien du tout (disons : un « s ») pour humilier publiquement quelqu’un.
Hop, un petit exemple glané autour de la Riponne lausannoise :
Une variante de la loi du talion y est exprimée (plutôt que la règle d’or, vu le ton légèrement vindicatif) :
Vous voulez comment je vous traite[s]? ça dépend comment vous me traitez
Un petit malin y rajoute son grain de sel…en l’occurrence un petit « s ». Même si l’intention est parfaitement mesquine, c’est en tous cas la preuve que l’interpellation a fonctionné…
…et le lance-flamme se retourne contre son auteur : la correction était parfaitement inutile et contre-productive d’un point de vue grammatical!!!!
Créativité universitaire
L’UNIL est un environnement sociologique absolument passionnant ; oh pas forcément dans les auditoires. Je suis persuadé qu’une personne qui traîne quelques minutes dans une cafétéria en buvant à petites gorgées un café peuchère (d’excellente qualité le matin, infecte dès 15H, pour des raisons qui m’échappent), si elle laisse traîner ses oreilles, elle pourra facilement surprendre des discussions assez originales.
Mais bon, ce n’est pas pour moi, puisque mes oreilles refusent hermétiquement de s’ouvrir à ce genre…Mais cette légère frustration s’évapore en chemin vers…les toilettes.
Eh oui, dans l’intimité des WC, la liberté d’expression prend tout son sens…de l’humour scato peu fin, certes, mais aussi des perles. Ou des sentences qui font sourire. Un exemple? Dans les toilettes de la BCU, on trouve ceci :
Un mea culpa : la luminosité n’étant vraiment pas optimale, j’ai dû recourir au flash, avec l’effet de miroir qui en résulte sur ce mur (encore) assez blanc…L’interprétation est assez tordue, mais je penche quand même pour la version salace. Cependant, pour une fois, je trouve que c’est assez subtil. Et ça fait sourire.
On remarquera que le format du carrelage qui recouvre les murs des WC permet de structurer les textes (souvent une lettre par case…sauf justement dans le cas qui nous occupe ci-dessus, il est vrai).
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